Philippe Katerine

Dans l’histoire de la musique, certains artistes préfèrent expérimenter, provoquer voire choquer à travers les textes, la musique, l’image qu’ils renvoient. C’est au XXème siècle que la musique a été profondément transformée, remise en question comme objet artistique en tant que tel. Pensons au mouvement Fluxus dans les années 60 incarné par John Cage, George Brecht, Yoko Ono ou La Monte Young  dans lequel tout était considéré comme art.

« Avec Fluxus est né le désir de réunir l’art et le public, d’abandonner la notion sacrée d’œuvre d’art pour inclure l’art, une fois pour toute, dans la vie de tous les jours. »

Ainsi, lors des performances Fluxus, il était possible de voir des papillons voler dans la salle ou de regarder des musiciens donner à boire et à manger à un piano. La palme revient à Ben Vautier, acteur du mouvement dans les années 60. Voici quelques exemples d’œuvres:

-« Poule » (1964) : Le rideau se lève sur une poule à proximité d’un piano.

-« Ben au piano » (1964) : Le musicien arrive sur scène, il salue et s’assied au piano. Aussitôt il se lève et part en courant vers la sortie. Deux autres musiciens assis au premier rang lui courent après, le rattrapent et le traînent de toutes leurs forces au piano. Dès qu’ils sont assis sur le tabouret, toutes les lumières s’éteignent.

-« Partition pour un ou plusieurs aquariums » : Chaque exécutant possède un aquarium avec un ou deux poissons. Sur la paroi est peinte une portée. Le musicien joue la partition que lui indique la position du poisson (qui représente la valeur musicale).

WTF??

philippe-katerine-j-ai-reve-que-j-etais-un-pommeau-de-douchePhilippe Katerine est un des musiciens qui pourrait représenter ce mouvement à l’heure actuelle. Sans m’avancer trop dans une telle comparaison, l’homme qui « rêvait être un pommeau de douche » nous provoque sans cesse, nous titille, nous énerve.

Avec Katerine, plus de codes, plus de repères pour nos chères oreilles biberonnées à la pop tiédasse qui passe à la radio depuis plusieurs décennies. Oubliez l’habituelle chanson couplet-refrain qui parle d’amour, de mélancolie, du soleil qui se lève, de la nostalgie du bon vieux temps (des colonies ? Hein Sardou! Ah ah sacré Michel va). Katerine préfère vous parler des « Dictateurs », des « enfant de 3 ans », « des objets », de « Ses grosses couilles », de « Son pote amiami », des « bananes », de « Windows », de « La Reine d’Angleterre », du « Sexe à Johnny »… C’est du foutage de gueule ?!! Réaction logique, je vous comprends… À l’écoute de certaines chansons, on se croirait sous extasy, cocaïné, bourré, constipé en apesanteur.

Il n’empêche que les textes absurdes et surréalistes, les musiques tantôt pop, tantôt électro ou funky ne laissent pas indifférentes. On peut adorer, détester, aduler, rejeter… On réagit, c’est l’essentiel !

Sources :

Le Deezer de Katerine : http://www.deezer.com/artist/601

Sur Ben Vautier : http://www.ben-vautier.com/50performanceben.pdf

Sur le Fluxus : http://www.contemporain.com/art/mouvements-artistiques/fluxus.html

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